Ce que l’école de design ne m’a pas appris.

À la sortie du lycée, ou même après, tu as sûrement découvert un florilège d’écoles d’art plus ou moins spécialisées en design, aussi bien à Paris qu’en Province. Tu as probablement analysé tous les flyers et les brochures des formations proposées afin de trouver celle qui qui te plaisait le plus, mais surtout LA meilleure. Et c’est bien normal puisqu’il s’agit de ton futur et que cela peut être déterminant pour ta carrière de graphic designer.

Étant moi-même passé par-là, je peux aujourd’hui te dire que, même si l’école est une case extrêmement importante pour développer tes compétences, ta formation scolaire ne t’apprendra pas tout et que tu découvriras beaucoup (plus) sur le terrain.

Bien sûr, je ne regrette absolument pas mes années d’étudiante ! Mais je dois avouer qu’avec le recul, j’aurais aimé avoir des cours sur des sujets plus axés sur la réalité professionnelle.

En effet, en 8 ans de freelance comme brand designer, je peux te dire que seulement 40% de mon temps est consacré à la création. Le reste se répartit sur les 10 éléments ci-dessous que j’ai découverts par moi-même, en dehors des bancs de l’école.

  • Petite précision : je ne parle ici que pour mon travail d’entrepreneuse qui est absolument différent d’une graphiste en agence avec un CDI !

 

1- La gestion financière

Quand tu es freelance, tu es ta propre entreprise. Cela implique qu’il n’y a aucun service comptabilité pour gérer ton budget (au début, en tout cas), tes dépenses ou la bonne réception de ton salaire en fin de mois. C’est à toi de faire tout ça !

Une fois que ton activité aura grandit, il ne faut pas hésiter à déléguer cette tâche à un professionnel comptable.

2- Le développement commercial

Quand tu es en agence de communication (par exemple), tu as un département qui s’appelle le « new biz » qui n’a que pour but de ramener de nouveaux clients afin d’apporter plus d’argent à l’entreprise.

Quand tu es à ton compte, personne ne fait ça pour toi. C’est à toi seule d’aller démarcher les gens pour trouver de nouvelles collaborations et signer de beaux contrats (merci LinkedIn, Instagram ou les e-mails de présentation aux trafic managers de création et acheteurs d’art des agences de pub !).

    3- La gestion du temps

    Rendez-vous de brief ou d’avancement, rencontres clients ou futurs collaborateurs, deadlines, demandes de dernières minutes et j’en passe.

    L’organisation doit devenir ta meilleure amie afin de ne pas te retrouver sous l’eau et d’éviter de décevoir tes clients, ou pire : perdre des contrats.

    4- La communication

     

    Rencontrer des clients, démarcher des partenaires ou encore déléguer à tes employés des missions précises, tout cela requiert des capacités d’expression orales et écrites sans reproches afin de t’adapter à la personne en face de toi et obtenir ce que tu veux.

    5- La gestion des contrats

     

    Je sais, celui-là est la bête noire de beaucoup d’entre nous, mais ça s’apprend. Après quelques missions, la création d’un template que tu peux ajuster et un tableau de suivi des droits, tout va rouler comme sur des roulettes.

    6- La stratégie de tarification

     

    Sûrement l’une des choses les plus dures au début de sa carrière : déterminer sa grille tarifaire.

    Un petit conseil : regarde combien charge la concurrence en fonction de leurs compétences et leurs années d’expérience (le site Malt est utile pour cela).

    Tu pourras ainsi voir si tu es dans les prix ou non. Et n’hésite pas à ajuster tes prix en fonction de la mission et augmenter tes tarifs au fur et à mesure de l’expérience que tu gagnes. Il peut d’ailleurs t’être utile d’en discuter avec d’autres collègues graphic designers pour voir leur tarif et pourquoi pas demander leur avis ?

    7- L’esprit d’une entreprise gagnante

     

    Tu vas forcément faire face à des défis à travers ta carrière : difficultés financières, développer ton réseau professionnel, garder ta créativité toujours au top, etc. Mais ne baisse jamais les bras !

    Garde en tête ce qui t’anime et n’oublie pas toutes les réussites que tu as eues par le passé.

    Je sais que cela est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est comme ça que je tiens dans les périodes creuses.

    8- La gestion d’équipe

     

    Tu seras peut-être amenée un jour à travailler en équipe avec des personnes possédant d’autres compétences : conceptrice-rédactrice, illustratrice, maquettiste, etc. Dans ces moments-là, les clés sont l’organisation, la communication, la motivation et surtout du leadership.

    Bien sûr, il y a souvent une cheffe de projets qui s’occupe de cela, mais si tu es seule aux commandes, tu dois devenir la cheffe d’orchestre dont cette équipe a besoin.

    9- L’adaptabilité au changement

     

    J’ai un peu envie de dire que le freelance rime avec freestyle ! Toujours des imprévus, des changements (de dernières minutes pour que cela soit plus drôle), des retours qui n’étaient pas prévus et j’en passe. Et cela ne concerne que les missions en cours.

    Tu dois également être à l’affût des nouvelles tendances, de ce que font les collègues et essayer de nouvelles choses pour rester à la pointe de la « mode » graphique (coucou Pinterest !).

    10 – La gestion du stress et l’équilibre de la vie pro et perso

     

    Je termine avec ce point, car c’est le plus important à mes yeux.

    On passe énormément de temps à travailler, surtout comme nous sommes passionnées.

    Néanmoins, nous, amies freelances, ne faisons pas du 9h – 18h comme nos collègues en agence. Au contraire, nous avons davantage tendance à faire des heures de folies, sans vraiment les compter.

    Et, sans surprise, cela nous fatigue, impactant par conséquent notre vie personnelle, créant de ce fait du stress qui lui-même va se répercuter sur notre vie professionnelle.

    Un sacré cercle vicieux dans lequel il ne faut absolument pas rentrer !

    La liste ci-dessus est évidemment exhaustive, puisque j’ai également découvert au fur et à mesure que pour réussir, je devais définir ma cible, être visible sur Internet et les réseaux sociaux, diversifier mes revenus, toujours développer de nouvelles compétences pour être « multitâches » et savoir dire non à certains projets.

    Ainsi, chère future designer ou designer déjà en activité, n’oublie pas que, même si l’école est une étape importante dans ta vie, tu as encore beaucoup de choses à apprendre si tu souhaites te lancer dans l’entrepreneuriat.

    Et tu y arriveras avec de la rigueur, de la curiosité, un apprentissage continu, une originalité qui t’est propre, un travail de qualité et un peu d’audace !

    Sans oublier la créativité, évidemment.

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    N’hésite pas à me laisser un commentaire si tu as des questions ou des retours à me faire sur cet article, car cela me fait toujours plaisir d’avoir ton avis.

    À toi de jouer…

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